La curieuse origine du jumelage

 
 

C'était par un beau matin de Mai 1998. J'étais au rendez-vous quotidien, sur la radio, avec les radio-amateurs qui, pour leurs contacts sur les ondes-courtes, utilisent la langue internationale.

Peut-être à cause du retour du printemps, il n'y avait pas beaucoup de monde sur l'air ce matin là. Henri d'Angers, le secrétaire de l'association, Ginevra de Padova, une italienne très fervente et Jakob de Neunkirchen, avec moi donc quatre. Quelquefois, dans la ronde matinale nous sommes une douzaine de participants à ce rendez-vous européen sur les ondes.

Comme d'habitude, nous nous saluons respectivement. Nous transmettons nos rapports d'écoute et parlons à notre tour, chacun de nos affaires et projets.

Par bonheur, la liaison avec Jakob était excellente, ce n'est pas toujours le cas sur le 40 mètres où malheureusement des stations indésirables et puissantes viennent interférer et bousculer nos faibles émissions.

Ce matin là la fréquence était pure. J'entendais Jakob dans mon haut-parleur comme si c'était France-Inter, lui il déclarait que ma modulation était parfaite. C'est à ce moment-là, à la fin du contact avec les autres, que j'ai profité de l'occasion pour lui parler d'un projet qui depuis quelques temps me trottinait dans la tête. La recherche d'une ville en Allemagne afin d'établir des relations qui seraient utiles à nos populations dans le cadre de l'Europe qui se construit.
Je lui précisais mon souhait, une ville d'importance égale à la nôtre, de préférence dans la vallée de la Moselle, d'abord pour sa relative proximité, aussi à cause de la culture de la vigne et de la beauté des paysages.
Il ressent aussitôt la sincérité et l'opportunité de mon appel et me déclare:" envoies moi des documents, j'ai mon idée, laisses-moi faire!".

Je ne pensais plus à cette affaire lorsque le 29 juin un appel téléphonique de Monsieur Manfred Koltes de TREVES me faisait savoir qu'il avait sous les yeux le journal "L'ami du peuple de Trèves" dans lequel un article sous une forme légèrement humoristique demandait: "quelle ville mosellane voudrait bien être jumelée avec Selles-sur-Cher?". Suivait une description de cette petite ville romantique des bords du Cher. Cet articles, c'était l'oeuvre de Jakob!

Le lendemain, c'était Monsieur Weber le maire de Traben-Trarbach qui m'appelait et m'informait que lui-même pour sa ville était éventuellement intéressé par notre proposition.

Derechef, je lui envoyais un courrier l'invitant à nous rendre visite pendant ses vacances afin qu'il puisse se rendre compte de visu de ce que nous sommes.

Le premier tour de manivelle était donné.

Ensuite, ce fut une suite de rencontres tant sur les rives de la Moselle que sur les bords du Cher. Aujourd'hui on peut dire que le partenariat entre nos deux villes est bien vivant.

Lionel Venon
Maire Adjoint
en radio F 6 EBE